Un instant de soleil sur les hauts sommets, quelques éclaircies matinales, des rafales de vent, un brouillard intense et quatre heures de chutes de neige incessantes. Voilà le tableau de cette course hivernale au beau milieu du mois de juin. La météo montagne de chamonix avait promis 30% de soleil!
Arrivée au Col du Tour, nos trois montagnards (Wandine C., Philippe B., Philippe A.) s’échappent de l’itinéraire suivi par la foule et se dirigent vers l’invisible face Nord de Tête Blanche. Là, point de trace humaine et vingt centimètres de neige permettent de retrouver silence et solitude.
Le brouillard est dense mais la lumière dévoile son spectacle. Les ombres sont douces et les couleurs vives sont blanchies. Nos montagnards marchent dans l’invisible au rythme des caprices de la nature mais la lumière est belle. Un instant, la face Nord dévoile sa structure. La rimaye semble infranchissable et sous les envolées depoudreuse, les pentes supérieures paraissent instables.
Là haut, ils savent que la nature ne fait point de cadeaux alors ils resteront modestes. Pour rejoindre la France dans le bonheur, nos trois alpinistes continuent leur traversée à flan et s’élancent sur l’arête Nord-Est. Après le contournement d’une gigantesque crevasse et l’ascension de quelques belles pentes mixtes aux passages parfois délicats et athlétiques, ils foulent le sommet. Là, pas le moindre signe de vie, tout semble appartenir à la nature. La pierre, la neige, le vent et le brouillard sont maîtres des lieux. La pierre ne dit rien, la neige tombante frappe les visages, le brouillard dissimule les abîmes. Sans attendre, ils entament la descente mais le relief est invisible. La lumière a anéanti les contrastes et seule l’inclinaison des pentes est repérable sous le pied. Une centaine de mètres en contrebas, l’incertitude du chemin grandit. Carte et boussole en mains, l’itinéraire du retour est vite repéré.
Bravo à Wandine qui vient de réaliser sa première course.
Les photos de Philippe A. sont ici.